Séminaire de Maxime Fleury
Intervenant local
Le 27 mars 2015
Un séminaire sera donné par Maxime Fleury, GEIHP-UPRES EA 3142, IBS IRIS CHU Angers.
Les étudiants souhaitant assister à la conférence doivent s'inscrire au préalable avant le Jeudi 26 Mars à 12h00 dans la limite des places disponibles (inscription) (secr-inserm-angers @ contact.univ-angers.fr) en communiquant leur numéro de carte étudiante.
Pour que la participation au séminaire soit validante, il est impératif que les étudiants émargent la feuille de présence.
Pour rappel, les étudiants non inscrits ne seront pas acceptés.
12h00 - 13h00
CHU Angers - Bâtiment IBS-IRIS - salle de conférence RDC
secr-inserm-angers@contact.univ-angers.fr
«Catalase A1 de Scedosporium apiospermum : du facteur de pathogénicité à l’outil pour le sérodiagnostic des scedosporioses»
La mucoviscidose est la maladie génétique la plus fréquente dans la population caucasienne. Son pronostic est étroitement lié à l’atteinte des voies respiratoires par des agents infectieux comme les espèces du complexe Scedosporium apiospermum qui se situe au deuxième rang parmi les champignons filamenteux colonisant les voies aériennes des patients atteints de mucoviscidose. Alors que cette colonisation peut aboutir à de véritables infections en cas de déficit immunitaire, les mécanismes permettant l'établissement du champignon dans les voies respiratoires et notamment l’échappement à la réponse immunitaire sont très peu connus. De plus, il n'existe pas aujourd'hui de méthode standardisée pour le sérodiagnostic des infections causées par ces espèces.
Notre étude s’est orientée sur des enzymes qui pouvaient être d’importance pour l’échappement à la réponse immunitaire en détoxifiant les espèces réactives de l’oxygène (ROS) produit par les cellules phagocytaires au cours de la réponse immunitaire, les catalases. Le travail a conduit à la purification biochimique et à la caractérisation de la catalase mycélienne A1 monofonctionnelle constituée de quatre sous-unités de 82 kDa glycosylées. Le séquençage puis l’étude de la transcription du gène de cette catalase a révélé son expression dès 24 h de germination et sa capacité à être stimulé très fortement par un stress oxydatif chimique (peroxyde d’hydrogène, ménadione, paraquat) et par la présence de cellules phagocytaires activées (macrophages dérivés de THP1, neutrophiles dérives de HL60). La présence d’anticorps dirigés contre la catalase A1 purifiée chez des patients atteints de mucoviscidoses infectés par des espèces du complexe S. apiospermum confirme son importance in vivo pour le pathogène et nous a conduit à produire la protéine recombinante correspondante pour l’évaluer comme outil de sérodiagnostic. Les tests ELISA réalisés sur différentes cohortes de patients atteints de mucoviscidose montrent que cette protéine permet d’obtenir un test standard sensible et spécifique, permettant de différencier une colonisation à S. apiospermum, d’une infection à S. apiospermum et d’une infection à Aspergillus fumigatus.
L’ensemble de ces résultats suggère que la catalase A1 participe au processus de défense que mettent en oeuvre les espèces du complexe Scedosporium apiospermum pour tenter d’échapper à la réponse anti-infectieuse, particulièrement dans l’élimination des ROS, et que ce facteur de pathogénicité, présente toutes les caractéristiques requises pour devenir un marqueur sérodiagnostic des scedosporioses.